J'ai composé des rimes de toutes les couleurs,
J'ai inventé des Merlins magiciens et pervers,
des galaxies vagues, des océans, des mers
qui couronnaient ta tête d'orties et de fleurs.
C'est alors que le temps se déguisa en Néant en Infini.
Les instants, affolés, passèrent devant moi
traqués par les cadrans des montres sans sommeil,
tandis que, à l'horizon, prisonniers de tes pas,
s'entrechoquaient dans l'ombre le jour et le soleil.
J'ai métamorphosé mes pleurs
en barricades de charmes.
Tes lèvres d'or me donna la fièvre, le désir, le délire,
La grâce qui s'étire, pardonne, se retire et puis donne la Mort.